Le déconfinement est annoncé. Avec son lot de questionnements. Certains piaffent d'impatience et d'autres s'inquiètent de sortir du cocon qu'ils s'étaient confectionné. Il y a toujours un moment où les cycles touchent à leur fin. Même si nous espérons souvent des choses et du bonheur qu'ils soient immuables. Que rien ne vienne bousculer nos habitudes, nos joies, nos aspirations. La réalité nous ramène immanquablement à vivre des fins de cycles et ce n'est pas toujours confortable.
Retour sur deux mois étranges
Selon ce qu'en témoignent les accompagnements que j'ai réalisés depuis mars, ces 8 semaines de confinement ont été plutôt bien vécues par certains qui ont trouvé là un cadre plutôt sécure, confortable même. Quand on vit un peu en marge en raison d'une dépression, d'une période de chômage ou d'une sensibilité prononcée, il y a quelque chose de rassurant à ce que tout le monde partage sa réalité. On se sent un peu plus libre d'être soi-même, de ne plus avoir à composer avec le regard des autres, leurs attentes et leurs jugements. C'est plus facile alors d'apprivoiser ses émotions.
D'autres, plus extravertis, plus actifs habituellement ont trouvé des ressources insoupçonnées
pour palier le manque des autres et ont saisi l'opportunité de ralentir le rythme, de se mettre à l'écoute de soi et/ou des autres, de s'ancrer davantage dans le présent, de faire mieux avec moins, de favoriser l'utile à l'abondance même si tout n'a pas toujours été simple à organiser.
Chacun s'est reconnecté à ses essentiels en lâchant-prise, à trouvé sa manière de valoriser sa sensibilité
et retrouver le chemin de la confiance en soi. Pour eux qui ont pu s'appuyer sur des facteurs d'endurance, la résilience est accessible. Elle le sera d'autant plus s'ils bénéficient d'un environnement favorable sur le plan familial, social, amical voire professionnel.
Pour d'autres, l'incertitude de la période a exacerbé un mental déjà prolixe, des émotions déjà intenses le tout stimulé par des frustrations liées au manque de liberté de mouvement, qu'ils ont tenté de contenir et de calmer par des comportements addictifs. La sortie du confinement comporte alors un certain nombre de tentations ambiguës et de comportements excessifs.
Pour d'autres encore, une fois passée la sidération et les "montagnes ruses émotionnelles", le sentiment de vivre dans un temps étrange, entre parenthèses, oisif a pu créer un vide de sens, un questionnement sans réponse, des ruminations
et du découragement. Pour eux, la résilience est un chemin a conquérir d'autant plus compliqué que l'environnement cité plus haut est défaillant. Ils auront besoin d'aide pour y parvenir.
Que sera la vie après ?
De "rien ne doit bouger ou presque" à "tout est à refondre" ... on se perd dans toutes les suppositions, contradictoires là aussi, qui circulent tous azimuts.
Nous savons seulement que la "vie d'après" est attendue par presque tout le monde. Avec plus ou moins de hâte. Comme on a hâte de descendre d'un manège devenu un brin extrême tout en ignorant comment sera précisément le suivant.
Qu’avons-nous découvert de rare et cher à notre cœur ?
Qu’est-ce qui nous a fondamentalement manqué ?
De quelle vie avons-nous envie à présent ? Qu'est-ce qui lui donne du sens ? Quelle est notre bonne raison de vivre ? Au service de quoi ai-je envie de mettre mon existence ?
Comment, sur quelles bases allons-nous réinventer notre futur ?
Ces questions, qui sont au cœur d'une démarche de coaching ou de psycho-thérapie
circulent dans de nombreuses pensées aujourd'hui.
C'est l'expansion de notre vie intérieure qui donnera une nouvelle expansion à notre vie extérieure.
L'effet loupe du confinement
Cette crise sanitaire nous a certainement appris davantage sur nous-même que n'avait pu le faire notre "vie d'avant" tant cette tempête a ravagé nos modes de vie. De nouveaux besoins sont apparus quand d'autres sont tombés en désuétude et que d'autres encore ont simplement été mis en lumière par nos réactions de peurs, de colère, de tristesse comme de joie.
Ce qui nous convenait en temps "normal" ou dont nous nous accommodions sous l'emprise de certains diktats ne tient plus quand on prend davantage conscience de ce qui nous nourrit vraiment et nous a cruellement manqué.
Qu'en sera-t-il ensuite ?
Là comme ailleurs, les avis divergent. Et parfois, il n'y a pas d'avis du tout. Le sujet mérite pourtant notre attention.
Le chaos de la phase de déconfinement avec son lot d'incertitudes invite
à laisser décanter encore un peu nos prises de conscience. Accordons-nous encore un peu de silence pour sonder la profondeur de nos élans, observer ce que cette période a mis en évidence pour établir les appuis solides qui nous permettront de naviguer vers la "vie d'après" que nous avons à choisir.
Quelles ressources pour avancer et construire la vie d'après
L'achèvement des cycles s'accompagne naturellement d'un nouvel élan vers la vie. Un élan qui nous pousse à oser créer un nouveau chemin. Avec quel équipement allons-nous nous élancer ? Sur quelles bases allons-nous nous appuyer pour construire les fondations de la vie d'après ? Sans nous laisser emporter par la sortie du pilotage automatique qu'a pu entraîner le confinement mais en tirant l'enseignement des improvisations, des à peu-près, de l'absurde, du sensationnel de ces derniers mois. Bref, nous préparer intérieurement de façon à trouver en nous-même les ressources nécessaires pour répondre aux défis qui ne manqueront pas de se présenter. Deux forces de caractère
me semblent en particulier bien adaptées pour être prêt, ni trop avance ni en retard sur l'histoire.
Savoir-être en relation
Aussi zinzin que fût cette période, elle a eu le mérite de remettre à l'heure la pendule de notre relation aux autres, que ceux-ci constituent notre paradis ou notre cauchemar. Nous avons pu éprouver combien notre équilibre intérieur ne peut se passer de liens sociaux et affectifs sûrs et authentiques. S'occuper des autres, soutenir, partager, aider, être à l'écoute, exprimer, se sentir soutenu, écouté, compris, entourer nos autres de notre amour et de notre tendresse, se sentir entouré/e, pris en compte, utile. Dans ce domaine, beaucoup sont sortis de leur zone de confort. De nombreuses communautés, réseaux collaboratifs locaux se sont constitués dans des domaines divers, capables de se relier entre eux autour d'un projet commun fort comme prendre en mains de façon autonome nos besoins essentiels. Le groupe a primé sur l'individu. Une piste à suivre pour la vie d'après.
La vie d'après pour être une vie bonne demande un plan différent de celui élaboré jusqu'ici par un modèle pyramidal qui a démontré ses limites. Dit autrement, la vie bonne à laquelle chacun aspire demande d'être construite avec l'intelligence de l'esprit, du corps et
celle du cœur.
Car se positionner, s’affirmer, respecter ses limites et les faire respecter, savoir dire non sera une force indispensable pour choisir et construire ce que nous voulons.
Avoir conscience de soi
La sidération évoquée plus haut et les yoyos émotionnels sont les signes d'une méconnaissance de qui nous sommes vraiment. Pour les dépasser, nous sommes passés, ou sommes en train de passer, par un temps de réappropriation de nos capacités et dimensions cachées. C'est cette appropriation qui permet la résilience.
La conscience de soi permet d'agir en accord avec ce qui nous tient fondamentalement à cœur. Vous savez bien sûr de quoi je parle : ces fondamentaux si mis à mal par les temps qui courent comme le respect, la dignité, la fraternité, le sens, la congruence, la joie, l'harmonie ...
La conscience de soi c'est savoir quels sont :
- Ses forces et ses talents,
- Ses vulnérabilités (et savoir comment composer avec elles),
- Les conditions les plus favorables pour donner facilement le meilleur de soi,
- Quelles émotions l'on est susceptible d'éprouver et comment on y réagit,
- Ses besoins professionnels et sociaux-affectifs,
- Ses préférences, ce qui nourrit notre Être et le ressource,
- Ses valeurs de vie qui donnent du sens et envie de se lever le matin.
La conscience de soi confère une grande confiance dans l'estime que l'on se porte. Elle est vraiment centrale car la question de la "vie d'après" dépend beaucoup de ce qu'est pour chacun sa "bonne raison d'être".
Nous en reparlerons donc !
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