Depuis la nuit des temps, le rôle du stress est de produire une réponse protectrice de notre intégrité. Nous réagissons par la lutte
lorsque nous nous estimons en danger dans notre identité, par la fuite
lorsque nous craignons pour notre sécurité ou pour notre liberté, par l'abattement
lorsque nous avons perdu le sens, la cohérence, l'harmonie.
Le stress des acouphènes est comme le stress ordinaire : un outil, un moyen, une fonction à notre service pour nous indiquer que la situation réclame une stratégie d'adaptation efficace - et fort probablement meilleure que celle que nous avons adoptée jusque là. Le stress a exactement la même utilité qu'un système d'alarme.
Que faites-vous lorsque sonne l'alarme ? Tentez-vous de la débrancher ? De la faire disparaître ? Ou au contraire, vous employez-vous à trouver ce qui l'a déclenchée pour remédier au problème
(après avoir appelé la police ou les pompiers, selon le cas, bien entendu).
Je vous l'accorde sans détour, le signal d'alarme que représentent les acouphènes est un système d'informations totalement démesuré et même indécent qui ne facilite pas l'écoute attentive des messages
qu'il tente de nous délivrer. Et pourtant, cette attitude combative contre le messager a beaucoup à nous apprendre sur nos réactions face à l'adversité en général et sur les besoins qu'elle tente, sans succès, de satisfaire. En effet, personne n'a jamais fait disparaître ses acouphènes en se battant contre. Ceux qui n'en souffrent pas outre mesure ont appris à les mettre à distance sans s'agresser. La réaction de lutte est un moteur pour nous pousser à agir, mais la lutte permanente n'est pas la seule action possible.
Alors, remisons notre arsenal guerrier, reléguons notre vocabulaire agressif et d'un autre temps pour nous préparer à fumer le calumet de la paix
avec nous-même en fin de compte, en apprenant à comprendre la part psycho-somatique
du phénomène acouphénique, en apprivoisant le stress en amont et en aval des crises, en
mettant à profit sa fonction pour
améliorer notre qualité de vie au-delà même du symptôme des acouphènes.
Pour cela, nous disposons de plusieurs moyens :
- Apprendre à écouter ses émotions, à comprendre leurs causes pour y répondre et ainsi réduire leur intensité,
- Apprendre à limiter les causes du stress, à en éliminer les effets, et à en faire évoluer sa perception car tout le monde ne réagit pas de manière égale à une même situation.
Les moyens peuvent relever de différentes approches complémentaires comme la psychothérapie, la méditation, la sophrologie, les aides auditives, l'ostéopathie, etc. ... tout comme la pratique d'une activité qui vous fait vraiment du bien. Et vous êtes la personne la mieux placée pour savoir ce qui vous convient.