Différentes études cliniques mettent en évidence des liens entre le système auditif, l'état émotionnel et le niveau stress via des voies neurologiques et hormonales.
Cette interaction entre perception des acouphènes et émotions/stress. a notamment été validée grâce aux travaux menés par le Professeur Fatima Husain, spécialiste en Sciences de la parole et de l’ouïe à l’Université de l’Illinois.
Cette étude met en évidence une activité plus intense de certaines régions du cerveau associées aux émotions et au processus d'apprentissage inconscient chez les personnes sujettes aux acouphènes. Elle éclaire la question de l'habituation naturelle de certains face au phénomène acouphénique.
Les émotions et pensées automatiques négatives, les comportements de repli altèrent le système de filtrage naturel des informations.
Dans le cas d'inadaptation, force est de constater que ce système a très (trop) bien appris à
favoriser la perception du signal qui s'inscrit de plus en plus comme un signal de danger au lieu d'apprendre à l'exclure comme une information insignifiante. Ainsi, l'acouphène invalidant s'installe avec un coefficient de détresse physique et psychique.
En tant que facteurs d'adaptation à la réalité, les émotions typiquement impliquées dans notre panoplie adaptative sont la peur, la colère et la tristesse.
La peur se manifeste par des sensations physiques de blocages ou de serrements. Elle a pour fonction de nous informer d'un besoin de sécurité et de liberté. Sur le plan des acouphènes, elle peut indiquer un besoin de mieux prendre en compte la réalité de ses limites tant physiques qu'émotionnelles ou mentales.
La colère s'exprime dans le corps par des tensions musculaires et nerveuses (ne pas confondre avec du stress). Elle informe d'un manque d'équité et de justice
qui peut trouver à être comblé par la reconnaissance et la prise en charge de ses besoins mal satisfaits.
La tristesse se traduit par des sensations de fatigue, de lourdeur. Elle vient nous parler de sens, de cohérence et du besoin de retrouver de l'harmonie. Pour une personne atteinte d'acouphènes, il peut s'agir d'apprendre à accepter, c'est-à-dire à considérer la situation telle qu'elle est. Accepter n'est pas une fin, ni une résignation, c'est un point de départ. Dans le cas présent, cette étape d'acceptation permet de s'employer à trouver les solutions les mieux adaptées pour soi et pour améliorer sa qualité de vie.
Identifier vos réactions vous permettra de mieux comprendre vos besoins à combler et réduire ainsi l'intensité et la fréquence des émotions inconfortables.
La première étape est d'observer ce qu'il se passe dans votre corps puis, ce que vous vous dites : "ça m'agace" ; ça m'inquiète" ou "ça m'épuise" ?
A quelle stratégie d'adaptation cela correspond t-il ?
Qu'est-ce que cela vous apprend sur vos fonctionnements ? sur la nature de vos besoins mal comblés ?
Article paru en mars 2015
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